Testé sur Xbox 360.
Driver…Un nom, un mythe.
L’évocation de ce nom me rappelle le choc qu’avait été ma rencontre avec le premier opus de la longue saga. A l’époque la PSone nous faisait rêver avec ses graphismes en 3D et Driver débarquait avec sa plastique certes un peu rudimentaire, mais aussi avec son univers et son ambiance irrésistible sublimés par un gameplay aux petits oignons.
Passé le succès de Driver 1, Driver 2 me déçut quelque peu, un jeu plus ambitieux mais buggé à mort et qui avait le culot de ramer… L’ambiance rattrapait un peu le tout mais la recette semblait compromise.
Driv3R a alors achevé tous mes espoirs ; raté est l’adjectif qui lui correspondait le mieux. À trop vouloir copier son rival GTA, Driver a perdu son identité et ce n’est pas les titres Driver 76 ou Parallel Lines qui y changeront quelque chose…
J’étais donc très méfiant vis à vis de cette nouvelle monture, si on retrouve bien les développeurs originaux (qui ont tout de même pondu DriV3R !!) le fait qu’Ubisoft soit derrière le projet n’était pas là pour me rassurer.
Je lance donc la partie sans trop y croire, laissant de côté mes derniers espoirs (rime inside).
Et là c’est le choc.
La Claque, le retour du roi, le miracle tant attendu se déroule devant mes yeux ébahis, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressenti ça et encore moins sur cette génération!
Visuellement , le titre en jette, oubliez les critiques de la pseudo presse spécialisé Driver SF est beau ! On peut trouver les bâtiments un peu simples et les environnements un poil vides mais ce serait fermer les yeux sur les nombreux éléments destructibles : boites aux lettres, échafaudage etc…) qui parsèment les rues. Le niveau des détails est largement suffisamment vu qu’ici on ne quitte jamais le véhicule (enfin physiquement parlant) et tant pis si on ne peut pas écraser les piétons, c’est le cas depuis le 1er volet, Driver n’est pas un GTA qu’on se le dise!
Si le décor n’est pas une prouesse technique, le jeu dispose d’une belle identité. L’image est souvent mise en valeur via des filtres. Les missions dans le passé dispose d’un rendu de vieille pellicule qui n’est pas désagréable bien au contraire.
Les véhicules eux sont très soignés, tous les modèles sont sous licence officielle et les développeurs ont eu la bonne idée de mixer les époques afin de nous permettre de nous balader au volant de belles américaines des années 70 à 2010 (environ une centaine de véhicules différents).
Pour couronner le tout, le jeu se paie le luxe d’afficher une fluidité quasi constante avec un framerate qui frôle les 60 img/sec, cela flatte la rétine et ça nous change des productions habituelles.
Du Contenu riche en tôle froissée.
Passé la surprise de l’habillage, intéressons-nous au contenu de ce Driver. Ici l’accent est mis sur la conduite pure. Ne cherchez pas de fusillade ni de phase à pied, il n’y en a pas ! A la place, on trouve un nombre impressionnant de missions annexes (plus d’une cinquantaine) qui sont pour le moins variées (cascades, course de rue, course chrono etc…) venant compléter une trame principale pleine de surprises.
Bien qu’un peu courte (comptez 6 petites heures si vous prenez votre temps) l’intrigue nous montre l’affrontement entre John Tanner, le DRIVER et Charles Jéricho, son nemesis depuis Driver 2.
Profitant de son transfert, ce dernier s’évade et se retrouve poursuivi par Tanner dans un rodéo qui sert d’introduction au jeu. Sans vous gâcher la surprise, sachez que cette course poursuite va mal se finir pour notre héros qui se retrouve bien vite dans le coma à l’hôpital.
L’intégralité du jeu va donc se passer dans la tête de Tanner.
Cette pirouette scénaristique va permettre aux développeurs de justifier l’usage du Shift, la fonctionnalité mise en avant dans la promotion du jeu.
Le shift vous permet de vous projeter dans n’importe quel véhicule dans le trafic mais aussi de voyager à travers la ville comme un esprit en la survolant.
Déroutant au début, on a peur que cette fonction un peu cheatée vienne ternir l’expérience de jeu en nous facilitant trop la tâche. Rassurez-vous, il n’en est rien !
Le jeu est très bien équilibré et même les deux autres capacités que vous obtenez plus tard, à savoir le turbo et le bélier, ne seront là que pour vous épauler sans pour autant vous mâcher le travail.
Par exemple, lors d’une course poursuite, vous pouvez utiliser le shift pour prendre possession des véhicules circulant en sens inverse afin de les envoyer percuter le fuyard ou bien vos poursuivants en fonction de votre rôle dans la bagarre.
Dit comme cela ça paraît un poil trop simple, mais le jeu triche et ainsi un choc frontal ne mettra pas K.O un fuyard du premier coup, ou bien si vous éliminez un poursuivant, un autre arrivera spontanément en sens inverse. De même dans les courses, il n’est pas rare de se faire distancer par les adversaires alors qu’on est à fond avec le turbo enclenché.
Là où le jeu est bien fait, c’est qu’il n’est pas sadique. Si vous conduisez avec adresse et sans commettre (trop) d’erreurs, ces scripts ne vous gêneront pas. Dans le cas contraire vous pourrez les maudire mais ce sera uniquement parce que vous n’avez pas été à la hauteur de l’épreuve.
Cette difficulté bien dosée maintient un challenge constant qui pallie à la répétitivité pouvant apparaître vers la fin du jeu. Néanmoins si vous êtes fan du premier opus, il y a peu de raison de passer à coté de ce Driver SF.
Direction assistée.
La conduite des véhicules est arcade, on prend vite en main le maniement des différents véhicules.
Néanmoins, le gameplay n’est pas exempt de subtilité. Le drift est précis et le contre-braquage n’est pas juste une option. La physique est excellente et les véhicules réagissent bien en fonction de leur type (Traction, propulsion,4×4). Par exemple, le comportement des vieilles américaines, tout en lourdeur, rappelle les sensations du premier Driver (voir le défi Retour vers le passé), au contraire des voitures récentes comme la TT ou la Skyline collent plus au bitume. Les camions et les bus sont eux aussi soignés, leur inertie en fera les parfaits partenaires pour ralentir les contrevenants.
Le seul point négatif que j’ai pu relevé, concerne les sauts, on constate qu’une fois en l’air la physique du jeu ne réagit pas aussi bien que sur le plancher des vaches.
Au final je me suis éclaté sur Driver SF, voir renaître une série n’est pas courant mais cela peut arriver. On a là un bon jeu doté d’une bonne ambiance, d’un gameplay soigné et innovant. Une réalisation de très bonne facture et une bande son réussie font que la recette marche du tonnerre. Driver SF a les moyens de plaire au plus grand nombre, les novices découvriront un jeu fun qui ne se prend pas la tête et les puristes pourront retrouver l’essence de l’épisode original et se défier en ligne sur les nombreux défis disponible (le multi en local est présent et complet, un régal entre potes).
A acheter les yeux fermés !
Score | |
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Graphismes | |
Beaux et fluide, Driver tient la dragée haute aux autres productions du genre. | |
Gameplay | |
On attendait beaucoup de cet épisode et on est pas déçu, innovant et plaisant c'est une réussite. | |
Audio | |
La bande son est constituée de morceaux variés et sympathiques. Le doublage français est pour une fois de bonne facture et les nombreux dialogues ingame renforcent l'ambiance du titre. | |
Durée de vie | |
La ville a une taille respectable, le solo est trop court mais les défis sont bien présents et le multi en ligne ou en local assure la pérennité du jeu. |
Overall | |
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Average score from all categories. |
PS1: Comme beaucoup de jeux actuels, Driver SF succombe au Pass en ligne, ce dernier débloque le multi en ligne ainsi que le mode réalisation qui permet de tourner des vidéos ingame de nos exploits. Évitez donc l’occasion si vous désirez jouer en ligne.